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Fix me,I feel broken - Renard

Anonymous
Invité
Jeu 26 Mar - 18:05

# Invité

Dans le genre pas de bol, faut avouer que tu mérites une médaille d'or.
T'étais seulement allée rendre visite à Kraven, le seul type de toute l'Atlantide que tu supportes à peu près. Dont sa présence te dérange pas tant que ça, contrairement aux autres, enfin surtout contrairement aux personnes encore full humaines.
Oh, tu l'étais.
Y'a très longtemps.
Tu l'étais et tu dois avouer que rien de tout ça ne te manque. À part peut-être ta famille, tes parents qui étaient tout pour toi. Tes parents injustement tués dans un incendie mortel, alors que les autorités t'ont sorti une excuse bidon, quelques jours après que tu sois devenue... c'que tu es aujourd'hui.

Si t'es ici, dans ce quartier, dans cette zone de bâtiments délabrés, ce n'est pas parce que t'es à la recherche d'une nouvelle modification, ou d'un composant en plus pour ton corps, ce corps que tu as su apprivoiser après toutes ces années. T'es ici, parce qu'après la journée de merde que tu as passé à cause de Kraven, t'as besoin de quelques réparations, un bras qui a failli griller, tout ça parce que tu t'es prise aussi deux trois balles perdues.
Tu te jures intérieurement que Kraven paiera plus tard pour tes réparations.

Ton père serait encore en vie, ce serait lui qui s'en occuperait, le hic, c'est qu'il est mort dans cet incendie, alors tu t'tournes vers un des meilleurs, qui fait pas payer super cher. Qu'tu connais de nom seulement, une adresse retenue dans un coin de ton cerveau, et voilà qu'tu débarques chez lui, sans avoir pris rendez-vous, rien, que dalle.
Juste toi et ton éternel caractère de merde qui donne quelques coups dans cette porte, tu grognes, parce que finalement, même si la blessure est minime, rien que bouger ce foutu bras, c'est pas mal douloureux.

« J'te garanti que si tu m'ouvres pas dans les cinq secondes qui suivent, j'défonce sans hésiter cette foutue porte ! » ouais, la politesse, tu connais pas vraiment ça.
Renard
Rusé aux mains d'argent
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Allégeance : son fils
Signe(s) distinctif(s) : Renard est muet et il porte invariablement une vieille casquette grise pleine de poussière dont plus personne ne se souvient de la couleur d'origine.
Améliorations : Un unique dispositif installé sur ses cordes vocales mais un peu inutile puisque la plupart du temps défectueux
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Jeu 26 Mar - 19:17

# Renard

Dis, Papa, elle revient bientôt Maman ?

Pavel venait de s'endormir. Il était là, roulé en boule sur le vieux matelas bourré de mites, et il dormait. Ses petites poings étaient crispés et Renard n'arrivait pas à détacher les yeux de son fils. Ni à oublier ses mots, prononcés avec toute l'innocence du monde, juste avant de sombrer dans le sommeil. Ces mots qui résonnaient encore et encore dans son esprit, et dont les griffes lui déchiraient le coeur un peu plus à chaque fois.

Dis, Papa, elle revient bientôt Maman ?

La boule de larmes qui s'était formée dans sa gorge refusait de partir.

Dis, Papa...


Il aurait tellement aimé pouvoir lui répondre. Lui dire qu'elle allait revenir ce soir, qu'elle ouvrirait la porte, comme d'habitude, rayonnante et qu'elle se jetterait sur Pavel pour le couvrir de bisous, comme si cela faisait des semaines qu'elle ne l'avait pas vu. Lui aussi, il l'espérait. Et à chaque fois qu'il y avait des bruits de pas dans le couloir devant la porte, il imaginait que c'était elle.

Mais bien sûr, ce n'était jamais elle.

Ce n'était pas possible. Elle ne reviendrait pas.

Soudain, Renard fit volte-face et se dirigea à grands pas vers ses outils. Ils étaient déjà impeccables - aussi impeccables que c'était possible dans cet appartement miteux - pourtant, il attrapa la clé à molette et la nettoya encore. Presque frénétiquement. Il fallait qu'il s'occupe les mains. Qu'il s'occupe l'esprit.

Quand il ne faisait rien, son absence était trop présente. Il sentait presque encore l'odeur du sang, il devinait encore les traces sur le sol. Machinalement, il attrapa sa casquette et l'enfonça sur sa tête. Ce simple geste, cette sensation familière, suffit à le calmer. Du moins durant quelques secondes.

Il s'appuya contre la table bancale où était tous ses outils et se perdit dans les rainures qui la zébraient.

Dis, Doris... Quand est-ce que tu reviens ?

La question s'était modifiée d'elle même dans sa tête, et comme fait exprès, des coups résonnèrent à la porte. Il releva subitement la tête et étouffa impitoyablement la flamme d'espoir qui se raviva dans son ventre. Elle était morte.

Morte, morte, morte.

MORTE MERDE.

- J'te garanti que si tu m'ouvres pas dans les cinq secondes qui suivent, j'défonce sans hésiter cette foutue porte !

Renard appuya sur la visière de sa casquette et il alla ouvrir la porte sans plus d'hésitation. Ici, on apprenait que ce genre de menace n'était souvent pas juste une manière de dire. Et que ceux qui le criaient ainsi avaient plutôt tendance à défoncer la porte au bout de trois, plutôt qu'à cinq. Pourtant, il n'y avait pas que l'intonation autoritaire qui l'intriguait... Cette voix avait quelque chose de ... différent. Il n'aurait su dire quoi exactement.

C'était une jeune femme qui se trouvait là. Une jeune femme qui ne semblait pas très accomandante, de ce qu'il voyait derrière sa visière et dont le bras cybernétique était pour le moins bien amoché. Pas besoin pour lui d'en savoir plus pour comprendre.

Sans un mot, il ouvrit sa porte plus grand et la laissa passer à l'intérieur. Au moins, se pencher sur quelques fils électriques et quelques boulons allait au moins lui changer les idées. Toujours sans parler, planqué derrière sa casquette, il lui désigna une chaise pour qu'elle s'y assoit.
Anonymous
Invité
Jeu 26 Mar - 22:36

# Invité

Cinq secondes. Tu t'attendris c'est pas possible. T'aurais plutôt lui dire trois secondes, ouais, en général, tous les sales types, ils n'accordent que ça de leur temps.
Toi, cinq. C'est ça même avec le bras foutu, t'es patiente. Alors qu'la douleur est bien là.
Bizarre. Toi qui d'habitude ne ressent pas grand chose. Celui qui t'as retapée, avant, après l'incendie, il serait en train de bien se foutre de ta gueule. Et se mangerait accessoirement ton poing dans la gueule.
Comme quand t'as ouvert les yeux pour la deuxième fois.
Dans ce corps inconnu.
Perdue, terrorisée, horrifiée de ne plus savoir reconnaître ton corps. De ne pas savoir quoi en faire, avec ce mélange de rage qui t'as pris aux tripes quand tu as su que tes parents n'avaient pas survécu.
Injustice. L'envie de te foutre en l'air, corps increvable. Cerveau intact.
Ça relevait du miracle aux yeux de Jo' et de son associé.
Toi un miracle ? Une foutue gonzesse plus humaine, au corps trop modifié. Combien de temps tu t'es détestée, en plus de ceux qui te fixaient. De ceux qui détaillaient ton visage trop longtemps.

Une peau parfaite.
Un corps parfait, un cerveau torturé, une âme inexistante, jusqu'à c'que tu y crois. Que tu t'sentes vivante. Que tu trouves ta place au sein des SR, ce petit groupe qui est devenu ta deuxième famille.

Cinq secondes.
Elles sont passées en un clin d’œil, le temps que tu te perdes dans tes pensées. Le temps que la porte s'ouvre et laisse apparaître cet homme, plus de la trentaine au premier regard lancé vers lui.
T'as pas fait gaffe à l'heure, ni pensé à c'qu'il pouvait être en train de dormir.
Tu t'en fous.
Tu veux juste qu'il fasse son job et te tirer d'ici. D'passer par la boutique et d'rentrer chez toi, pour te recharger, pour...juste fermer les yeux et n'penser plus à rien.
« C'est ton jour de chance, j'suis prête à te payer pour que ça, ça ressemble à quelque chose. » tu lui annonces, en dévoilant ton bras, oh, il a déjà dû se rendre compte que t'étais plus humaine.
Ou bien faut être aveugle pour n'pas s'en apercevoir. Sourire narquois qui se dessine sur tes lèvres quand il te laisse entrer. Tu jettes à peine un regard à l'intérieur, la vie des autres, tu t'en fous pas mal.

Cul posé sur la chaise, y'a toujours ce début de grimace qui traîne sur ton visage.
Tu l'retiens Kraven, tout ça parce qu'il...en fait tu sais pas, t'es juste blasée. Oh tu lui feras payer, ça, c'est sûr.
« Paraît que t'es doué dans ce domaine, alors j'm'attends à des miracles. » moins agressive, plus hâtive de voir s'il est aussi doué que l'était ton paternel.
Renard
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Ven 27 Mar - 11:02

# Renard

C'était certain, le bras de la jeune femme était en sale état. Il voyait les fils qui en sortaient, même derrière la visière de sa casquette. Lorsqu'elle entra, elle n'accorda pas un regard autour d'elle. D'ailleurs, il aurait parié qu'elle n'avait même pas vu Pavel, petite boule rousse qui dormait toujours sur le lit. Il espérait simplement qu'elle n'allait pas le réveiller...

Elle se laissa tomber sur la chaise, Renard attrapa une vieille lampe torche - il faisait trop sombre pour ne pas éclairer - et une pince. Il devait déjà constater les dégâts. Pour juger de l'ampleur de la chose. Il remonta ses manches pour ne pas être gêné, releva la visière de sa casquette pour y voir plus clair et s'agenouilla par terre. Là, il coinça avec un geste qui trahissait l'habitude la lampe allumée entre ses dents et se pencha sur le bras cybernétique de la jeune femme.

- Paraît que t'es doué dans ce domaine, alors j'm'attends à des miracles.

Une fois de plus, la voix de la jeune femme attira son attention. Elle avait quelque chose de... de différent. Pas tout à fait naturelle, même s'il devait bien avouer qu'elle était très bien imitée. C'était toujours mieux que la sienne, quand l'implant fonctionnait.

Quant aux miracles... Fallait voir. Tout dépendait de ce qu'elle attendait. Et vu la tête qu'avait son bras, ce n'était pas un combat gagné d'avance. Les tissus synthétiques étaient déchirés, même la coque n'avait pas tenu le coup et avait explosé. Elle était fissurée en direction de l'épaule sur un ou deux centimètres. Les fils sortaient du trou formé qui, d'après ce qu'il en jugeait, mesurait bien cinq centimètres de diamètre. Certains étaient déconnectés, d'autres grésillaient encore... Il voyait même encore une balle, là, prise entre deux connectiques.

Oh oui, c'était un beau merdier. Il attrapa sa pince qu'il avait posée par terre, la fit tourner dans sa main pour la prendre dans le bon sens et l'introduisit à l'intérieur. Il savait qu'une réparation n'était jamais agréable pour les riggers. De manière générale, ils vivaient tous cela comme une intrusion. D'un autre côté, ce n'était pas sa faute : il ne faisait que son métier.

Il pinça l'un des fils - celui qu'il savait relier aux doigts - pour voir ce qu'il se passait. Il les vit tressauter du coin de l'oeil et eut un hochement de tête satisfait. Bien, ce n'était peut-être pas si irrécupérable que cela, si elle avait encore des réflexes !

Il se redressa et frappa dans ses mains. Au boulot, Renard. C'était un peu en oubliant son fils qui dormait et à qui il n'en fallut pas plus pour se réveiller. Il s'assit sur le lit, se frotta les yeux et... soudain, le visage endormi de Pavel s'illumina et il se leva d'un bond. Il fonça droit sur la jeune femme en ouvrant les bras - comme un météor :

- Maman !

Durant une seconde, le temps sembla se suspendre. Renard eut la sensation que son coeur manquait un battement et il se retrouva pantois, la pince dans une main et la lampe dans l'autre, à regarder la jeune femme. C'était vrai qu'elle lui ressemblait.

Un peu.

Elle avait des cheveux noirs. Comme elle. Elle était jolie. Comme elle. En fait...

Et puis, Pavel se rendit compte que ce n'était pas elle - parce que personne ne pourrait la remplacer, jamais - et, changeant brutalement de trajectoire, il vint se cacher derrière les jambes de Renard.

Qui restait toujours planté au milieu de la pièce. Qui ne parvenait plus à détacher ses yeux de la jeune femme. Il y avait quelque chose qui clochait chez elle, dans son corps trop parfait, dans... Il ne savait pas. Il était perdu.

Il secoua la tête, posa la main sur la petite tête de Pavel qui s'accrochait à lui et s'agenouilla de nouveau, pour se concentrer sur autre chose.

Sur des fils électriques, par exemple.

Il allait commencer par retirer les balles qu'il voyait et verrait ensuite comment procéder. Voilà. C'était un bon plan, cela.
Anonymous
Invité
Ven 27 Mar - 14:13

# Invité

Pas de réponse rien, à croire que t'es potentiellement en train de l'intimider, ou alors, s'occuper d'une nana au corps entièrement cybernétique, ça lui plaît pas. Qu'il est comme les autres, qu'il se méfie de toi. Et il en a tous les droits, t'as bien dit quelques minutes plus tôt que s'il n'ouvrait pas la porte au bout de cinq secondes, t'aurais été capable d'la défoncer. Tu l'aurais fait sans aucun problème. Force décuplée depuis ce changement majeur. Depuis ce nouveau corps.
Tu t'souviens au tout début aussi le nombre de fois où les poignées des portes se retrouvaient entre tes mains. T'as dû apprendre à te maîtriser, c'était la partie la plus chiante pour toi, bornée comme pas possible, je m'en foutiste, mais c'était soit te maîtriser, soit rester enfermée chez Jo. Et pas question de rester enfermée.

Cul posé sur cette chaise, tu n'as pas fait attention si tu le dérangeais ou quoi, s'il était avec quelqu'un, s'il n'avait pas envie d'être emmerdé par toi, à lui donner presque des ordres pour qu'il te répare ce foutu bras. Quelques câbles sortis, des fissures, il a dû cramer dès le début que t'étais pas normale. Que t'étais pas comme lui.
T'aurais pas dû venir ici, t'aurais dû aller chez Jo, mais ça fait un moment que t'as plus de ses nouvelles, donc forcément on t'as refilé une autre adresse. Que ce fameux type assis à tes côtés fait son job correctement.
Faut voir.
S'il est pas trop intrusif ou trop curieux, tu pourrais revenir.
Envoyer d'autres clients ici s'il le faut, si ça peut lui faire de la pub.

Mais qu'on te fixe comme ça, qu'on pense que tu restes un être sans cœur à cause d'un corps entièrement modifié, étrangement, ça t'fait toujours un foutu pincement au cœur...et c'est dans de tels moments que t'aurais préféré ne plus avoir cet organe, si seulement il avait pu être remplacé par un autre système.

Grimace. Gros mot qui dépasse tes pensées, sortent de tes lippes rougies parce que tu les as mordu pendant qu'il trifouillait tes câbles. Tu serres tes poings, te retiens de taper sur quelque chose, de lui foutre un pain, il aurait pu te prévenir, mais non, depuis que t'as foutu les pieds chez lui, pas un mot est sorti d'sa bouche. Peut-être qu'il est muet. Ou qu'il n'a pas envie d'te parler. C'est pas plus mal. T'es pas d'humeur bavarde non plus.

Un bruit qui t'met sur tes gardes. Prête à dégainer une arme accrochée à ton mollet, alors qu'une voix enfantine s'élève dans la pièce. Un môme. Un mot.
Un truc qui s'brise chez toi. Nouvelle sensation qui naît. Qui t'fait perdre toute envie de dégainer ton arme.
« Je... » tu t'sens conne, vraiment, et c'est la première fois que ça t'arrive depuis le jour où tu t'es réveillée dans ce corps.
Tu pourrais rougir si t'étais humaine, alors qu'ce type te fixe à son tour, qu'il semble déboussolé.
« Désolée, j'm'attendais pas à voir un môme débarquer. Salut toi. » et ptêt pour la première fois depuis très longtemps, y'a un sourire trop tendre qui s'est dessiné sur tes lèvres. Ouais, tu sais rester humaine quelques fois.
Mais ce petit bout, il sait faire fondre ton cœur.
« J'suis désolée si j'lui fait penser à sa mère... » tu t'adresses ensuite à cet homme qui semblait si troublé l'espace d'un instant.
Et toi, t'as surtout envie de foutre les voiles d'ici, d'te trouver quelqu'un d'autre pour te réparer.
« Si tu veux que j'y aille, suffit d'me faire oui de la tête, et j'viendrais plus vous importuner ton fils et toi. »
Renard
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Ven 27 Mar - 16:50

# Renard

Elle n'avait pas aimé, le pincement surprise pour tester ses réflexes. A la manière dont elle avait serré les poings, il avait bien cru qu'il allait se prendre son poing dans le nez. Mais non. Rien. Il haussa des épaules, d'un air de dire : désolé. Mais elle voulait qu'il la répare, n'est-ce pas ? C'étaient là les conditions.

Et pourtant, maintenant que Pavel était réveillée, la raison de sa présence initiale semblait partie bien loin. Oubliée, alors que son fils continuait de se serrer contre lui en jetant des regards réguliers à la jeune femme. Maintenant, Renard en était certain : elle n'avait plus un corps humain. Il était entièrement cybernétique. C'était la première fois qu'il voyait quelque chose comme ça. Et pourtant, des prothèses, il en avait vues.

Il ne savait plus vraiment s'il avait peur, s'il était impressionné ou s'il était émerveillé. Un peu des trois à la fois, sûrement. Mais même s'il avait eu peur qu'elle colle une balle à son fils - la seule personne qu'il lui restait, maintenant que Doris était morte - il devait bien reconnaître qu'elle n'avait plus du tout l'air agressive. En fait, elle avait soudainement l'air aussi perdue qu'il l'était depuis quelques jours.

- Je... Désolée, j'm'attendais pas à voir un môme débarquer. Salut toi.

Personne ne s'attendait à voir un gosse débarquer dans un coin aussi pourri. Jamais. Parfois, il lui arrivait de se demander ce qui leur avait pris, à Doris et à lui. Avoir un enfant dans un endroit pareil. Fallait-il être fou pour imposer un cadre de vie aussi misérable à un bébé. Et pourtant... jusqu'à quatre jours plus tôt, ils avaient été heureux. Ce n'était peut-être pas facile tous les jours mais Renard avait la sensation que rien ne pouvait arriver.

Qu'ils étaient immortels.

Cette impression s'était envolée. Le monde de Renard avait foutu le camp et il se trouvait pitoyable à essayer d'en recoller les morceaux. Rien ne serait plus jamais comme avant. Le temps du bonheur était fini.

- J'suis désolée si j'lui fait penser à sa mère...

Renard releva la tête et planta son regard dans le sien. Oh, elle n'avait pas idée à quel point il était désolé, lui aussi. Et il était fatigué. Il n'en pouvait plus. De devoir rester fort pour Pavel. Faire comme si tout allait bien. Alors qu'à l'intérieur de lui, rien n'allait plus.

Il avait utilisé les dernières feuilles de papier qu'il lui restait pour éponger le sang de Doris et cacher les traces sur le sol. Et il n'avait pas eu le courage de les enlever depuis. Pourquoi ? Pourquoi elle était morte ? Pourquoi l'avait-on tuée ? Pourquoi... comme ça ?

Pavel était rassuré, il se sentait de nouveau en sécurité, car il se décolla de son père et déclara à l'intention de la jeune femme, avec toute l'innocence du monde :

- Ma Maman est partie... Est-ce que tu l'as vue ? J'aimerais bien qu'elle rentre à la maison.

Renard se mordit la lèvre. Il bénit les mots qui sortirent de la bouche de la jeune femme par la suite.

- Si tu veux que j'y aille, suffit d'me faire oui de la tête, et j'viendrais plus vous importuner ton fils et toi.

Oui. OUI ! Il voulait qu'elle parte. Qu'elle parte tout de suite. Qu'elle le laisse tranquille. Qu'elle ne revienne plus jamais. Mais pourtant, il le savait. Si elle s'en allait, Doris allait revenir.

Ou le fantôme de son absence, plutôt. Alors alors que sa raison lui hurlait de hocher la tête, il fit signe que non. Il resserra sa prise sur sa pince. Elle était entrée pour être réparée. Alors il allait remettre son bras en état de marche.
Anonymous
Invité
Ven 27 Mar - 17:03

# Invité

Faut que tu te tires d'ici. T'es en train d'te laisser attendrir par un môme.
Qui doit avoir quoi ?
Quatre, peut-être cinq ans max vu son petit corps, cette voix, la taille de ses mains.
Déformation professionnelle quand tu nous tiens...
Te tirer d'ici, ouais, ça semble être une bonne idée. Parce que, y'a ces foutus souvenirs qui reviennent au galop.
Tu t'revois en lui, à son âge, quand t'étais encore qu'une gamine heureuse, quand t'avais encore tes deux parents.
Et lui...lui, ce petit bout, il a plus qu'son père, ça a tout d'suite fait tilt dans ta caboche.
Faut être stupide pour pas s'en rendre compte, que sa mère lui manque, qu'il a pas compris qu'elle était plus là.
Toi, tu l'as capté au moment où le regard de cet homme a croisé le tien.
Ouais, l'envie de foutre le camp.

Prête à te relever, à payer quand même, pour le môme, pour qu'il soit correctement nourri, tant pis pour ton bras, t'ira voir quelqu'un d'autre.
Tu pourrais même attendre l'retour de Jo, s'il est pas crevé quelque part dans une ruelle sombre.
Ça t'étonnerait même pas.
Ici, plein d'gens meurent, alors que là-haut, en haute Atlante, les gens, ils s'soucient pas de vous.
Allez tire-toi, aie un peu d'cran, et laisse les tous les deux dans leur malheur.
T'es pas censée t'attacher comme ça, au premier coup d’œil, à ce petit bout d'chou.

« Euh... » tu sais plus trop quoi dire. T'observes, l'homme en face de toi, désespérée, t'attends un signe, quelque chose pour que tu puisse te barrer. Que tu puisses les laisser, et n'plus jamais croiser leur chemin.
« Désolée mon bonhomme, je ne l'ai pas vue... mais j'te promet que si je la vois, j'lui dirais qu'elle te manque. » tu sais pas trop comment t'sortir de cette situation. Vraiment pas.
T'es pas douée avec les gens.
Tu ne l'as jamais été.

Ton cœur amoché qui cogne fort.
Qui veut s'tirer d'ici.

« Tu veux que j'te montre un truc vraiment vraiment cool ? » tu finis par lâcher, surtout histoire de changer de sujet.
Renard
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Ven 27 Mar - 18:07

# Renard

Doris disait toujours qu'on voyait qu'on était heureux quand le bonheur foutait le camp. Combien de fois elle l'avait pris dans ses bras en le lui disant ? Renard avait arrêté de les compter. Mais il savait désormais que c'était vrai.

Le sien était parti en même temps que les tripes de Doris. Il était parti en même temps qu'elle essayait de parler et que cette écume rougeatre était venue sur ses lèvres, que la lumière dans ces yeux - cette lumière qu'il avait tant aimée - s'était éteinte.

Et en face de lui, la jeune femme avait compris. Et lui, il ne savait pas comment il parvenait encore à la regarder. Encore à rester debout tout court alors qu'il n'avait plus qu'une envie : s'enterrer très loin d'ici et mourir. Mais il y avait Pavel.

Pavel qu'il fallait nourrir. Pavel dont il fallait s'occuper.

C'était déjà dur à deux... Tout seul, il ne tiendrait jamais. Et imaginer qu'il en serait capable, c'était s'enfoncer le doigt dans l'oeil, purement et simplement. Comme rester sans bouger plus longtemps était au dessus de ses forces, il fit volte face et se dirigea vers tous ses outils.

Bien, il allait falloir retirer les balles. Il devait choisir l'outil le plus idéal pour cela, celui qui serait le plus adapté et qui ne risquerait pas d'abîmer les fils encore davanatage. Par exemple, cette pince là. Elle était plus fine que celle qu'il avait dans la main et ...

Ou bien alors celle-ci. Ou celle-là.

Il ne savait pas. Il ne savait plus.

- Euh... Désolée mon bonhomme, je ne l'ai pas vue... mais j'te promet que si je la vois, j'lui dirais qu'elle te manque.

La voix un peu étrange de la jeune femme le coupa dans son élan, alors qu'il s'agitait un peu trop frénétiquement. Celle de Pavel l'acheva définitivement.

- Ah. C'est dommage.

Renard en profita que ni l'un ni l'autre le regardait pour essuyer ses yeux. Là. Il devait se calmer. Se plonger dans la merveille technologique que représentait le corps de cette fille et tout oublier. Il attrapa une pince au hasard, celle qui lui semblait la plus adaptée et revint à côté de la chaise. Il remit la lampe entre ses dents et plongea la pince dans le trou.

- Tu veux que j'te montre un truc vraiment vraiment cool ?

Renard ne releva pas la tête de son travail mais il entendit Pavel se mettre à sautiller d'impatience. L'embout de la pince était tout proche de la balle mais il avait on ne peut plus conscience que tous ces mécanismes étaient très fragiles et que le moindre impact pouvait faire des dégâts immenses.

Elle pouvait bien montrer à son fils ce qu'elle voulait, tant qu'elle ne bougeait pas le bras sur lequel il travaillait. Il le lui fit comprendre en posant sa main libre sur son coude pour la retinir. Le faiseau lumineux de la lampe entre ses dents s'agitait, les conditions n'étaient vraiment pas idéales mais... il finit par réussir à récupérer la balle. Il la ressortit, triomphant et la brandit sous le nez de la jeune femme avec un enthousiasme un poil disproportionné. Mais quoi ? Son corps était le seul moyen qu'il avait à disposition pour s'exprimer et se faire comprendre.

Désormais, il restait à reconnecter tous ces fils, et à les resouder. Ensuite, il faudrait qu'il avise pour ce qui était de la coque et des tissus déchirés... Chaque chose en son temps.

Pavel se trouvait toujours en face de la jeune femme, et ses yeux brillaient d'impatience.  Toujours aussi spontané, comme un enfant peut parler avec tout ce naturel, il demanda :

- Tu veux rester manger avec nous ? Tu pourras manger dans l'assiette de Maman comme elle n'est pas là, si tu veux !

Renard se retint d'ouvrir la bouche, pour ne pas faire tomber la lampe.

Penser à autre chose.

Ne pas laisser Doris revenir.

Se concentrer sur les fils et la mécanique de ce bras.

De nouveau, il introduisit la pince dans le trou et attrapa soigneusement le premier fil, celui qui était le plus abîmé, tout en se demandant comment il allait bien pouvoir rattraper ce carnage...
Anonymous
Invité
Sam 28 Mar - 12:32

# Invité


Tu t'en veux, tu t'en veux d'lui avoir dit ça.
T'as pas pour habitude de mentir, mais là, c'est qu'un gosse.
Comment lui faire comprendre que sa maman, elle sera plus là ?
Qu'elle passera plus cette porte
que toi t'as failli défoncer plus tôt ?
Oh tu sais très bien c'que ça fait, combien d'fois tu t'es dit qu'tes parents étaient pas morts dans cet incendie ? Combien d'fois t'as espéré que tout ça ce n'était qu'un foutu cauchemar et qu'un jour tout redeviendrait comme avant ?
T'as arrêté de compter le temps, t'as arrêté d'espérer depuis l'jour où tu t'es réveillée dans ce corps. Et cette colère, ce vide, cette tristesse, t'as tout mis en boule quelque part dans un coin d'ta tête, et tu l'as transformée en une force. Ta force à toi, d'continuer d'te battre, de défendre ceux qui n'ont pas d'chance comme toi, comme ceux d'la Haute. À t'battre contre cette foutue injustice, à mettre tes talents de tueuse à gages aux plus offrants, à ceux qui cherchent à s'venger aussi.

C'est devenu un cercle vicieux surtout, parce que...ça te plaît, un peu trop, d'voir la peur dans le regard de ceux que tu traques, qu'tu joues avec leur nerfs quelques temps avant d'appuyer sur la gâchette. Jamais tu n'as tué une femme. Ni un gosse, ça reste tes deux seules contraintes, mais les salopards, ceux qui détruisent l'humanité et tout le reste, ouais, t'hésite pas une seule seconde pour les tuer.

Et la voix du petit bout, elle te tire encore une fois de tes pensées.
Alors tu lui proposes un truc, d'lui montrer quelque chose de vraiment cool.
La main du gars qui retiens ton bras foutu, qui fait son job, en silence.
Concentré, à le voir comme ça, t'as l'impression d'revoir ton père, quand il réparait les fracassés. Les cassés.
Ça t'fait sourire.
Roh, décidément, tu deviens trop tendre.
L'horreur. Tout ça à cause de ce môme, dont l'impatience se lit trop facilement dans son regard.
Tu passes une main dans ses cheveux pour les ébouriffer, tu n'sais pas trop comment lui expliquer aussi que...depuis que t'es comme ça, tu manges plus comme le font les humains.
Mais parce qu'il est trop chou, tu ne peux pas refuser.
Enfin...sauf si son père veut pas de toi dans le coin.

« Seulement si ton papa est d'accord. Et d'ailleurs mon grand, comment tu t'appelles ? Moi, t'as le droit de m'appeler Mercure. » et pendant que tu te présentes, tu t'concentres pendant quelques secondes, fixant le gamin, tes yeux qui commencent à briller.
Des milliers d'étoiles dedans. Du rouge violacé, ils virent au doré.
« Alors, classe hein ? »
Renard
Rusé aux mains d'argent
Age : 33 ans
Modification : Anima
Allégeance : son fils
Signe(s) distinctif(s) : Renard est muet et il porte invariablement une vieille casquette grise pleine de poussière dont plus personne ne se souvient de la couleur d'origine.
Améliorations : Un unique dispositif installé sur ses cordes vocales mais un peu inutile puisque la plupart du temps défectueux
DC : FE-Lyx
Posts : 57
Sam 28 Mar - 15:10

# Renard

Le silence était le meilleur ami de Renard depuis des années. Celui qui l'avait sauvé de bien des situations délicates, qui lui donnait une excuse pour ne pas parler quand il ne savait pas quoi dire - c'est-à-dire, presque tout le temps. Pourtant...

Pourtant, ces derniers jours, il était devenu son pire ennemi.

Le matin en se levant.

Le soir en se couchant.

La nuit en dormant.

Il était toujours là. Et il n'en pouvait plus. Dire qu'avant, il rêvait d'en avoir juste pendant cinq minutes. A présent, il n'avait plus qu'une seule demande : que Doris revienne, elle et sa voix. Elle et son dynamisme. Elle et tout le vacarme qui la suivait constamment.

Un par un, il rebrancha les fils électriques. Cela fut plus facile que ce à quoi il s'était attendu. Finalement, il se redressa pour détendre ses muscles qui commençaient à tétaniser. Il ne lui demanda pas son avis quand il lui fit tendre le bras devant elle. Il le lui fit plier et déplier plusieurs fois, pour vérifier que tout fonctionnait normalement.

Puis, il la libéra avec un hochement de tête satisfait et leva le pouce en l'air pour lui signifier que c'était bon. Pour le reste, ce qui relevait en soi purement de l'esthétique, il ne pouvait pas faire grand chose d'autre. Il faudrait qu'elle trouve quelqu'un d'autre pour lui rendre son bras joli.

Lui, il se contentait de le rendre fonctionnel.

Il ne pouvait pourtant pas laisser les fils à l'air libre ainsi - c'était trop sensible pour cela. Il fit un tour sur lui-même pour essayer de trouver quelque chose qui puisse faire office de bandage - comme s'il s'agissait d'une blessure, tiens...

Ses yeux se posèrent sur l'écharpe de Doris. Son coeur s'arrêta et pourtant il n'hésita qu'une seconde. Tandis qu'il allait la décrocher, il entendait la voix de la jeune femme résonner dans son dos :   

- Seulement si ton papa est d'accord. Et d'ailleurs mon grand, comment tu t'appelles ? Moi, t'as le droit de m'appeler Mercure.

Non.

Il n'était pas d'accord.

Il ne voulait pas qu'elle reste, il ne voulait pas qu'elle prenne la place de Doris à table. Il voulait qu'elle parte. Il décrocha l'écharpe de la poterne branlante et revint. Il voulait en finir tout de suite.

Mais les yeux de Pavel brillaient. Son fils avait l'air rayonnant et le voir sourire suffisait à le rendre heureux, lui aussi. Alors qu'aurait-il pu faire, sinon hocher la tête une nouvelle fois ? Cela eut le don de délier la langue de l'enfant pour de bon :

- Je m'appelle Pavel, ma Maman c'est Doris et mon Papa, c'est Augustin.

Parfois, son propre nom lui semblait être celui d'un étranger. Il fit du mieux qu'il put pour dissimuler son trouble et entoura le trou dans le bras de Mercure avec l'écharpe. Il fit un noeud et serra. Puis, il recula définitivement.

Et voilà. Il avait fini.

Il ne savait pas trop ce que la jeune femme venait de montrer de si exceptionnel à Pavel mais ce dernier était intenable, maintenant, et il sautillait sur place :

- Dis, comment tu fais ? Tu peux recommencer ? Tu peux recommencer, dis oui, dis oui !

Renard regardait son fils sans bouger. Maintenant qu'il n'avait plus rien à faire de ses mains pour le tenir occupé, il se sentait comme un con, planté au milieu de son propre appartement. Qu'était-on censé dire, quand votre fils avait invité de sa propre initiative quelqu'un à manger ?

- On a plus qu'à attendre Maman et pourra commencer à manger, maintenant, déclara Pavel avec légereté. On joue ?

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