Avatar : Oni Mask 2, par Koyori-n.

Signes distinctifs :
     Pour ma part, si vous permettez que je parle de moi en premier, une fois ne sera pas de coutume, n’est-ce pas, j’ai l’honneur d’arborer de nombreux colifichets, badges, autocollants et autres porte-clefs un peu partout. Quant à elle, des lentilles qui lui donnent les yeux bleus et jaunes. Si on les lui enlève, elle a les yeux marrons. Note à l’attention de Kalda : si elles ne sont pas sur tes yeux, elles sont dans la poche intérieure de ta veste.

Améliorations :
     Si je puis me permettre, il s’agit du paragraphe le plus important du présent texte, vu qu’il a vocation à parler de moi. Je suis donc cinquante-deux centimètres – ou vingt-deux pouces, si comme moi vous vous êtes amourachés des archaïques unités impériales – d’alliages de titane, d’acier et de fibres de carbone, pesant trois modiques kilogrammes et demi. Mais enfin, une image valant mieux qu’un long discours, voici un dessin de moi. Pour ce qui est de mes capacités, outre le fait que je sois démontable, je suis plus résistant, plus précis, plus fort qu’un bras biologique, et relié à un système d’endosquelette parcourant tout le corps de ma propriétaire. Je parlerai de mes estimés collègues au porchain paragraphe. Note à l’attention de Kalda : Si tu n’arrives pas à me reconnaître, c’est que tu m’as trop décoré. Vire quelques babioles, dans le doute.
     Je partage donc le corps de mon humaine avec un endosquelette, soit un squelette artificiel interne, recouvrant la partie supérieure du dos et la colonne vertébrale jusqu’au bassin. Léger, il sert avant tout à équilibrer la force que je peux déployer. Certes, Kalda pourrait frapper un mur à pleine puissance et me faire passer au travers, mais sans cet endosquelette, elle se péterait probablement l’épaule qui m’accueille. Notez que cet endosquelette sert aussi à compenser le recul des armes qu’elle utilise et à immobiliser complètement la partie supérieure de son corps pour éviter autant que possible les tremblements du viseur, ce qui, dans sa profession, n’est-ce pas, est fort utile. N’oublions pas aussi son datajack, situé sur la nuque, et son troisième œil, enfin, c’est à dire, un capteur thermique minuscule, dissimulé sous un grain de beauté au niveau de la tempe droite. Ce capteur thermique est relié à une base de donnée isolée, à laquelle il est impossible d’accéder autrement qu’en s’y branchant avec un câble, et qui dispose pour seule connexion avec l’extérieur d’un port USB dissimulée sous une couche de fausse peau, derrière l’oreille droite. Cette base de donnée, également connectée aux yeux de mon humaine, peut enregistrer d’une simple commande mentale tout ce qui entre dans le champ de vision des yeux et du capteur thermique. Enfin, elle porte en permanence un gant très fin, d’un noir profond, moulant, sur sa main gauche, qui peut devenir une surface tactile, et donc, un écran. L’ordinateur associé n’a que des fonctions limitées, il sert simplement à indiquer la localisation des traumatismes physiques, soit des blessures, et à déterminer la gravité de la situation à l’endroit touché. Je ne devrais pas vraiment le compter comme une prothèse, mais elle le porte en permanence, sauf pour aller se laver, et bien plus souvent que moi. Note à l’attention de Kalda : Aucune de tes prothèses et améliorations n’est équipée d’une intelligence artificielle. Je ne suis pas en train de te parler, tu dois juste être ivre morte au moment où tu écris ces quelques lignes, et probablement en train de t’imaginer que je raconte une jolie histoire à quelque public imaginaire alors que tu me fais jouer au petit bateau dans ton vomi. Tu as une expression quelque peu verbeuse et soutenue, quand tu es dans un état second.

Faiblesses :
     Il ne vous aura pas échappé que Kalda est manchote, et privée de moi-même, elle a beaucoup plus de mal à se débrouiller. N’allez pas croire que je me flatte bassement en disant cela, d’autant plus que mon humaine est gauchère, mais son endosquelette est conçu pour compenser ma présence. En mon absence, il ne sait plus quoi compenser, doit donc être éteint, et devient donc un poids mort. Or, se mouvoir alors qu’on trimbale six kilogrammes qui ne répartissent pas leur masse et ne suivent pas les mouvements pour s’alléger naturellement est assez peu aisé, pour ne pas dire franchement pénible. Le contrecoup qui vient après m’avoir retiré n’est pas immédiat, il met une bonne minute à se déclencher, et ne l’empêche pas de bouger, mais peut être handicapant en plein combat. Note à l’attention de Kalda : La prochaine fois, pour ne pas me perdre, achète-moi une dragonne.
     Aussi, Kalda est dépendante aux antidouleurs, et à vrai dire, en prend des tellement puissants et tellement souvent que ses nocicepteurs ne fonctionne pour ainsi dire plus. D’où l’utilité du gant d’état physique de tout à l’heure : sans cet objet pour surveiller son intégrité corporelle, elle pourrait se brûler au troisième degré sans s’en rendre compte. C’est extrêmement problématique dans des tas de situations. La douleur n’est pas un sens dispensable, c’est le moyen biologique de prévenir d’un danger immédiat et d’une urgence physique le plus pratique qui soit. Note à l’attention de Kalda : Cela t’empêche aussi de sentir la gueule de bois, mais que le mal de crâne, pas l’incapacité à se mouvoir proprement. Vérifie bien en combien d’exemplaires tu me vois avant de faire quoi que ce soit de stupide.
     Enfin, les implants nanotechnologiques au niveau de ses yeux peuvent se mettre à dysfonctionner suite à un coup trop violent sur le crâne, ce qui peut flouter sa vision, du moins, jusqu’à temps qu’elle repose ses mirettes pour recalibrer ces fins appareils. Note à l’attention de Kalda : Pense à décrasser régulièrement la lentille de ton capteur thermique.

     Écoutez, on est ici avec quelqu’un qui parle à son bras. Et pire, qui s’imagine que je lui répond. Alors, dans les faits, je lui répond, et en fait, j’écris même cette fiche à son attention, pour qu’elle puisse se souvenir de qui elle est si jamais elle consomme une quantité vraiment trop importante de, de n’importe quoi tant que c’est un liquide fluo, à vrai dire. Il est étrange d’ailleurs que cette gamme de couleur soit sélectionnée comme une préférence et non un avertissement par Kalda. Enfin, que voulez-vous, la seule chose dans sa physiologie et son esprit qui soit capable de lui envoyer des signaux d’alarme visant à la protéger de quelque danger imminent est un gadget qu’elle porte sous ses gants et moi-même, soit un bout de métal qui ne parle que dans sa tête et une fois passée la septième bière. Comprenez que dans ces conditions, mon humaine est attirée par le danger comme une personne souffrante du vertige par un précipice. Note à l’attention de Kalda : Quand tu regardes l’abîme, l’abîme regarde en toi.
     Entrons plus dans le détail. Une certaine indifférence à l’autorité et à la loi en général est ce qu’on pourrait lui inférer, mais ce serait partiellement inexact ; vous m’excuserez de faire des typologies fines, mais je parlerais plutôt d’autonomie par rapport aux acteurs de contrainte. Mon humaine ne se moque pas des règles, des choses comme l’esprit d’équipe, les consignes, ou ce genre de choses, non, c’est plutôt qu’elle ne va les suivre que si ça lui chante. Et se féliciter de le faire quand elle le fait et de ne pas le faire quand elle ne le fait pas. Note à l’attention de Kalda : La blague de « tire mon doigt », et au lieu de s’attendre à une flatulence, celui à qui tu adresses cette plaisanterie se retrouve avec ton – mon – doigt détaché dans la main, était peut être drôle les deux, ou trois, ou même, soyons généreux, les quatre premières fois, mais ça fait la trente-septième fois au dernier compte. Il faudrait penser à en trouver une autre.
     Il y a un certain avantage à être dans un état entre l’insouciance, la joie et l’espièglerie en permanence, toutefois. Enfin, notez, c’est moi qui doit passer après les âneries qu’elle commet et sauver la situation, donc la notion d’avantage est ici plus subjective qu’autre chose. Cet avantage donc est que l’esprit n’est pas embrumé par des choses comme le doute, la panique, l’appréhension, la peur, l’effroi. Dans les pires situations, disons, pour prendre une image qui parlera à tout le monde, excepté aux neurobiologistes qui risquent de faire une attaque devant une parole aussi peu scientifique, qu’un de ses hémisphères travaille à trouver la meilleure tactique possible pour tirer son épingle du jeu, pendant que l’autre se demande quelles farces et attrapes sera-t-il possible d’effectuer dans le même temps. Note à l’attention de Kalda : Garde toujours un chargeur de plus que ce que tu prévois.
     Enfin, disons que Kalda attache une certaine importance à son image, à sa tenue, à ses manières – ou plutôt à ses absences de manières – et à celles des autres, mais assez peu auxdits autres. En fait, mon humaine est assez solitaire, bien qu’entourée de fréquentations à la qualité discutable. Note à l’attention de Kalda : Tu t’es probablement réveillée dans un endroit que tu ne connais pas, si tu en es à lire ces lignes. Tu trouveras une liste de tes possessions terrestres en pièce jointe. Vérifie que rien ne te manque, et que tu peux toujours mettre et enlever le cran de sûreté sur ton pistolet, on est jamais trop prudent.
     Oh, et vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai choisi cette phrase en accroche. Alors, d’une part, certes, Kalda sait danser, aime à le faire savoir, et place en haute estime le fait de savoir se trémousser en rythme. D’autre part, il est bon de parler de ses relations avec les autres affiliations. Tyr Inc, du fait de son statut de principal fournisseur de ses joujous, est bien sûr sa préférée dans l’absolu, mais comme l’autre corporation, elle ne l’intéresse vraiment que si elle est en mesure de lui dispenser un salaire. Le gouvernement civil, quant à lui, est vu bien plus souvent comme une gêne, par le biais de sa police. Pour ce qui est des mercenaires et autres shadowrunners, elle a le privilège de les appeler « collègues ». UBIK, elle n’a jamais eu l’occasion de les fréquenter. Quant à la Confrérie universelle, là est le sens de cette citation de quelque auteur inconnu dégotée au hasard dans la bouche d’un mendiant à l’âge canonique : Kalda a un mépris qu’elle cache à peine pour eux. Si les cyborgs dans son genre et autres doivent apporter la fin du monde, hé bien, aucune importance. La seule chose importante est de finir sa vie raide défoncé et euphorique plutôt qu’à psychoter, enfermé derrière dogmes, soutanes et murs de temples. Note à l’attention de Kalda : En revanche, évite de tabasser des religieux en pleine rue, ça ne te réussit pas du tout après.

     Hélas, mes propres informations ne remontent qu’au moment où j’ai été acheté par mon humaine. Certes, n’étant qu’une voix dans sa tête, je devrais accéder au reste de sa mémoire, mais c’est oublier que je suis une voix dans sa tête qui n’apparaît que quand elle est en état d’ivresse manifeste, et donc, quand les cellules grises n’ont plus les moyens d’opérer au maximum de leurs capacités. Je vais essayer toutefois d’en dire le plus possible sur sa jeunesse. Il était donc un temps, où Kalda avait encore après l’épaule droite mon estimé prédécesseur, et si ce que je sais de la biologie humaine est exacte, deux parents. Je vous rassure, là n’est pas la limite de mes connaissances. Kalda est probablement née dans une famille fort modeste, et tout porte à croire qu’elle aurait été élevée par une famille avec laquelle elle n’avait aucun lien biologique, toujours vivant assez proche du dénuement. Pour quelque raison, mon humaine se retrouva à fricoter avec des personnes peu recommandables, mais qui pouvaient l’alimenter en substances psychotropes, en liqueurs, et surtout, en armes à feu. Une vie civile rangée et austère n’étant ni dans les aspirations ni vraiment dans les capacités de Kalda, elle se tourna vers la criminalité très tôt, très vite, avec succès et un certain talent – à modérer par le fait qu’elle perdît mon estimé prédécesseur. Note à l’attention de Kalda : Tu n’utilises pas un pseudonyme, un masque et des vêtements amples pour rien, souviens-t-en.
     La vie de mon humaine pourrait se résumer assez aisément. Elle passe sa vie du canapé d’un ami au sofa d’un collègue, d’un squat miteux à la banquette d’un bar ne fermant pas la nuit, n’ayant comme biens que ce qu’elle peut porter dans son sac à dos. Tout les excédents sont dépensés, en drogues diverses, en armements et en améliorations cybernétiques. Repérée par les pégreleux du Chemmis très jeune, Kalda fricota avec des vendeurs à la sauvette de stupéfiants, puis des hommes de mains de caïds de quartier, puis lesdits caïds, puis des mercenaires, puis des shadowrunners. Le fait de vivre dans le dénuement – ou le parasitisme, c’est selon – lui permit de rediriger tous ses moyens vers l’obtention d’armes et d’équipements perfectionnés, et notamment, de m’acquérir quand le besoin s’en fît sentir. À ce titre, bien qu’à son âge il soit exagéré de parler de spécialisation, mon humaine se perfectionne surtout dans le tir à très longue distance, utilisant pour se faire un fusil rail. Arme terrible, tirant un dard par propulsion magnétique, ayant une portée et un pouvoir pénétrant très fort pouvant aller jusqu’à l’antimatériel, compensé par un pouvoir vulnérant relativement faible (son fusil rail ne peut pas tirer de balle explosive, incendiaire ou que sais-je, si aucun organe vital n’est touché, la cible se retrouve avec un simple trou dans le corps) et une puissance d’arrêt médiocre (le projectile va tellement vite qu’il traverse la cible, sans lui faire l’effet de coup de poing que produit une balle d’arme à poudre, par exemple). Elle est adepte, à courte portée, du pistolet automatique et des explosifs, artisanaux ou non. Note à l’attention de Kalda : Ton expérience en tant que shadowrunner est encore mince. Je sais que c’est là une parole dans le vent, mais essaie de faire attention à toi et de ne pas te faire tuer trop vite. C’est un monde bien différent de celui de la petite criminalité de quartier que tu as connu jusqu’ici.

Pseudonyme : Stilgar
Âge : 21 ans, et toutes mes dents.
Pays : France
Comment avez vous connu le forum, quelque chose de spécial à en dire ? : J’ai connu le fofo en faisant du saute-partenaire. Si je ne dis pas de conneries, après une cinquantaine de sauts on finit par oublier, je suis tombé sur vous au pif en passant par Fairy Dystopia. Mon forum de départ était l’Esquisse (qui est mon autre forum actuel). Sinon, ça fait du bien de trouver un forum Cyberpunk, et qui se paye en plus le luxe d’être particulièrement bien foutu.