Avatar : David Tennant

Signe(s) distinctif(s) : La seule chose à le rendre remarquable sont ses yeux ; il n'a pas été possible de leur rendre leur état d'origine sans risquer d'abîmer sa vue plus qu'elle ne l'est déjà. Pour cette raison ils gardent une apparence reptilienne ; une fente noire sur fond d'ambre. Il en éprouve une terrible gêne et ne quitte jamais ses lunettes de soleil parfaitement opaques afin de les cacher.
Il y a également certaines cicatrices sur le reste de son corps qui trahissent les lourdes modifications qu'il a subi, toujours cachées par des habits merci bien. A part cela, il a encore du mal à s'habituer aux sensations d'une peau humaine après toute une vie couvert d'écailles.
Oh, et il se peut qu'il mue toujours ; aussi. C'est une modification intra-utero qu'il n'est plus possible de rendre réversible. Ca, et des écailles qui lui repoussent parfois sur le corps... Tant que ce n'est pas sur le visage, il arrive à être suffisamment patient jusqu'à son prochain check-up médical pour les retirer. De la même façon, il garde un sang (et donc une peau) plus froid que la moyenne humaine.
Vieille habitude d’une langue autrefois fourchue, il lui arrive également de se remettre à appuyer les sons en "s" lorsqu’il est fatigué ou sous le coup d’une émotion forte.

Améliorations : Certains implants (principalement des anti-rejets) aident son corps à supporter ses dernières modifications pour reprendre l'apparence d'un anima. Hormis celles-ci, obligatoires à sa santé, et la puce officielle, il est presque au naturel.

C’est un bon vivant, Joriel. Le genre de gars à savoir s’amuser et profiter de la vie, un but qu’il s’est donné très tôt et que les années n’ont jamais su raisonner. Il est malicieux, plutôt bon dans son genre pour savoir répondre le sarcasme qui, avec un peu de chance, créera un malaise dans la conversation. Prompt à aiguiser un peu plus sa langue en toute circonstance. Parfois un peu trop. Souvent, même. Le tact, l’empathie, toutes ces choses-là ce n’est pas vraiment son fort. Provoquer en revanche…
Sérieux, ça c’est un mot qu’il évite au plus possible. Il paraît qu’il peut l’être, en revanche il n’en a tout simplement pas envie. Disons en d’autres termes qu’il a su rester jeune dans sa tête, c’est bien quelque chose qui se dit des personnes qui commencent à prendre un certain âge sans en assumer aucune responsabilité n’est-ce pas ?

Tout ça, c’était donc la surface. Merci de ne pas gratter, vous entrez en zone rouge. C’est qu’il est pudique le petit ! (Certes… Pas si petit que ça…)
Il n’est pas la personne la plus torturée qui soit. On trouve toujours pire, n’est-ce pas ? Il est juste… perdu. Le cul entre deux sièges comme le dit une expression des anciens âges. Assez pour que sa vie ne soit qu’une succession de mauvaises décisions ou de choix par défaut. Ce n’est pas tant qu’il n’a pas l’impression d’avoir d’emprise dessus, mais plutôt qu’il ne comprend pas. Alors, depuis le temps, il a pris pour partit de simplement se laisser porter par les choses.
Il n’y a pas beaucoup de points sur lesquels il se sent réellement en phase ; il est jovial et à son aise pour entamer les conversations il est vrai. Mais aller plus loin ? Nah. Pas dit qu’il ait même essayé une seule fois. Il paraît qu’il faudrait d’abord qu’il se mette au clair avec lui-même, pourquoi son apparence, sa foutue naissance lui sont si importants qu’il a l’impression de les porter comme un fardeau même maintenant qu’il peut (presque) parfaitement se fondre dans la masse ?

C’est un peu un enfant dans ses émotions vraiment ; un soupçon de sentiment d’abandon dont il n’a jamais su passer outre, beaucoup de rejets extérieurs et, mesdames et messieurs, vous avez devant vous ce désastre d’humain.

Joriel est l’un des heureux enfants Transients de la première génération ayant eu la chance de profiter des modifications génétiques alors révolutionnaires dans le domaine. Fils unique d’un couple de hippies plus soucieux de leur image de révolutionnaires que de la santé de leur fils à venir, il est presque un crash test ; comme tous ses compagnons de malheur. De ces modifications embryonnaires il gardera à vie une santé fragile, à commencer par ses yeux qui, s’ils font toujours leur petit effet, ne sont en fait pas très efficaces pour accomplir leur rôle primaire ; voir.
C’est que papa et maman avaient tous deux adopté une apparence reptilienne grâce à la chirurgie et tenaient à ce que leur rejeton leur ressemble. Et on peut dire qu’ils avaient le sens du détail ; écailles, mue, langue, sang-froid, il ne lui manquait plus qu’une queue et toute la panoplie y était. Heureusement qu’il y a réchappé d’ailleurs, rapprendre à gérer son équilibre après toute une vie c’est encore autre chose que s’habituer aux sensations d’une peau nouvelle. A dire vrai, il n’est même pas certain qu’il y serait parvenu.

Ainsi bébé Joriel était un enfant serpent, presque banal dans le paysage de l’Avalon mais pas tant que ça hors de son quartier de naissance. Ca, il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour s’en rendre compte. C’est à l’adolescence que c’est arrivé plus précisément, lorsqu’il lui a été possible de partir explorer le reste de l’Atlantide tout seul comme un grand. Déjà, il n’avait pas de nom. Rien que ça, c’était suffisant pour être bizarre. Mais c’est un truc d’Anima ça, les noms, alors ses parents n’en voulaient pas. De toute façon les Transients sont une grande famille, s’il avait fallu prendre un nom alors ils devraient tous avoir le même.
C’est ce qu’ils disaient, en tout cas. Lui pour le coup n’a jamais vraiment compris l’intérêt ni l’attachement que peuvent avoir certaines personnes pour leur nom -certainement des reliquats de son éducation, il faut bien qu’il y en ait.

Enfin. S’il n’y avait eu que ça. Si son apparence toute entière n’était pas une aberration à elle seule, il n’aurait sûrement jamais eu de problèmes, ne se serait jamais vu rejeté avec tant de véhémence parce qu’il était bizarre. Habitué au cocon protecteur de l’Avalon, qui n’était pas non plus assez enfermé dans un monde idyllique pour jeter ses têtes blondes en pâture au reste de l’Atlantide, ç’avait été un choc. Bien sûr, il en avait déjà croisé des animas. Il savait déjà qu’on les regardait bizarrement lorsqu’ils sortaient du quartier. Mais jamais sa différence ne l’avait frappé avec tant de véhémence. Soudainement il prenait conscience de la décision que ses parents ne l’avaient jamais laissé prendre, voyait sous un nouveau jour les complications de santé qu’il enchaînait depuis sa naissance… Et commençait à leur en vouloir. Pour l’avoir privé de la liberté d’une enfance, d’une vie, normale.

Pour ne pas lui avoir laissé le choix qu’eux avaient eu lorsqu’ils avaient rejoint le mouvement transient.


A l’aube de ces réalisations, qui passaient tout juste pour une crise d’adolescence, naquit une curiosité nouvelle pour la biologie et les sciences du corps. De fil en aiguille, des études poussées dans ce domaine le menèrent assez naturellement à se spécialiser dans tout ce qui a trait au génome humain. C’était qu’il s’était révélé étrangement compétent dans son travail, ce qui lui permit (malgré les nombreux regards interloqués d’y voir un transient) d’intégrer une école à la bonne réputation. Ce qui s’avérait être un paradoxe qu’il trouvait pour le moins délicieux ; lui dont la naissance était une révolution scientifique contribuerait finalement aux prouesses de demain.
Cependant les regards quotidiens, le sentiment de solitude et, bon sang, d’être si différent avaient empiré le mal-être relatif à son apparence. Alors c’est à ce moment-là que certains mécanismes défensifs s’étaient développés, sa langue (douce ironie) s’était aiguisée, le sarcasme était devenu récurrent. Une façon comme une autre de créer un mur.

Finalement, après avoir fait ses armes dans différentes corporations mineures, il finit par rejoindre assez naturellement les rangs de Valkyrie Medical. En bonne voie pour devenir une pointure dans son domaine il lui arrivait parfois de donner, en parallèle, des cours aux biologistes en devenir et c’est là qu’il fit la rencontre des jumelles Baron. Il était indéniable qu’elles étaient toute aussi brillantes l’une que l’autre et, à force de conférences et de longues discussions sur leurs domaines respectifs on peut dire qu’une forme de sympathie s’était créée entre eux trois. Peut-être qu’à être les seuls étudiants à supporter le caractère par trop d’égards acerbes et désinvolte de ce professeur quelque peu singulier avait aidé, peut-être…

L’accident qui devait emporter Sarah (tout du moins pense-t-il que c’était elle) fut un choc, et il est forcé d’admettre qu’il lui fallut quelques semaines avant de s’habituer à la présence d’Agnès seulement.
Par la suite, lorsqu’elle lui proposa de le rejoindre tandis qu’elle montait elle-même une nouvelle corporation il accepta sans trop y réfléchir. Cela faisait déjà quelques mois qu’il stagnait sur des recherches ennuyantes au possible, juste assez proche de ses compétences pour légitimer ses tâches mais assez loin de ce qui l’y intéressait réellement pour le garder intéressé. Si vous leur demandiez, ses collègues vous diraient sans doute bon débarras -c’est qu’un Joriel affairé à la tâche est un Joriel presque silencieux. Un Joriel qui s’ennuie, en revanche… C’est une autre paire de manches, et il aime à vous le faire savoir.

Le travail à Asxia s’avéra en effet bien plus intéressant, et il pourrait presque dire qu’il s’y était plu (s’il n’était pas tant de mauvaise foi) jusqu’à son rachat par Valkyrie Medical. Retour à la case départ comme on dit ; mais les missions avaient eu le temps de changer et c’était, en fait, un bien meilleur retour.

C’est durant cette période qu’une vieille idée recommença à le hanter. Une sorte de lubie honteuse, de celles dont on n’ose pas franchement se confier à qui que ce soit. Assez simple, pourtant. Etre un anima. Au fond, qu’est-ce que ça veut dire vouloir être comme tout le monde ?
C’est ainsi qu’il se retrouva sur la table d’opération, prêt à subir la chirurgie la plus lourde qu’il aurait jamais à faire… Sans pouvoir s’assurer au préalable des conséquences. Pas comme s’il y avait déjà eu des antécédents. A son réveil c’est une jolie peau pâle et, surtout, lisse, entourée d’une tignasse rousse qui l’avait accueilli. Son sourire n’avait été entaché que par la vision de ses yeux -toujours les mêmes. Puisqu’il ne désirait pas d’implants cybernétiques il était impossible de les changer sans risquer la cécité ; lui dont la vue n’était déjà pas idéale…

Il eut droit à une période de doux répit avant que les premiers effets secondaires ne commencent à toquer à la porte ; la plupart liés à des modifications in-utero absolument irréversibles. Tout d’abord, il était impossible qu’il se débarrasse complètement de ses écailles. Ca qui signifiait plus simplement qu’elles poussaient spontanément sans qu’il soit possible d’en prédire la fréquence, le lieu ou le nombre. Ca encore, tant qu’elles ne remontaient pas sur son visage il était capable d’attendre entre deux rendez-vous médicaux pour se les faire enlever. Sa peau, elle, restait plus froide que celle d’un anima normal et son estomac était toujours aussi sensible, n’acceptant de digérer dignement qu’une poignée d’aliments triés sur le volet -et en petites quantités je vous prie !
A la limite, si ça n’avait été que ça… Le pire avait eu lieu trois mois après l’intervention, un intervalle que son esprit avait déjà mis de côté, lorsque sa foutue peau avait commencé à s’arracher et semblait vouloir le tuer de l’extérieur. La mue. De toutes ses foutues tares de naissance, il avait fallu qu’il garde la mue ! Et autant dire qu’il ne s’était pas préparé du tout, mais alors pas DU TOUT, à la douleur qui l’accompagnerait.
En effet, ce n’est pas vraiment un phénomène dérangeant lorsqu’on a du cuir sur le dos et que votre simulacre de peau est calibré pour un effet pareil depuis le départ. Ennuyeux, à la limite, il n’y a pas grand-chose à faire pendant ce temps, mais rien de plus. Avec la peau tellement sensible des animas en revanche ? Rien à voir. Il n’avait jamais connu pareille souffrance et, comble du bonheur, elle ne diminuait pas avec le temps. Il en est venu à redouter atrocement chaque période de mue et vous n’avez vraiment, vraiment pas envie d’être dans ses alentours la semaine qui la précède.

Mentalement, ces changements ont également été plus difficiles à vivre qu’il ne s’y était préparé. Ne plus se reconnaître dans la glace en est déjà un grand facteur. Ne plus vraiment être un transient mais pas complètement un anima non plus un autre. Perdu entre deux mondes, en quelques sortes. En tous les cas toujours coincé en Avalon ; on ne sort pas si facilement du quartier transient même lorsqu’on n’en est plus franchement un. C’est qu’il faut tout un tas de paperasse officielle ma bonne dame, et on ne va pas non plus vous faciliter la tâche non mais. Mouais. Autant dire que ça n’arrange pas franchement son état, maintenant que c’est chez lui qu’il est différent.

Ainsi continua son chemin, âme vagabonde, toujours pas en paix avec lui-même, errant sans but. Agnès était devenue PDG de Valkyrie Medical (et s'il trouvait quelques étrangetés dans son comportement il ne lui en fit jamais la confidence) tandis que lui-même prenait du galon, jusqu’à être en charge de tout un laboratoire. Tout cela gardait un goût amer ; si proche et pourtant si différent de l’éloignement au monde qu’il avait toujours ressenti. Qui aurait pu le préparer à ce que la transition entre deux états soit si rude ?
C’est dans cet esprit qu’il fit la connaissance de Caleb Rosaly, un prêtre de la Confrérie Universelle qui parvint, au moyen de nombreux prêches, à le convaincre de rejoindre les rangs de leurs sympathisants. Non pas qu’il fut lui-même particulièrement anti-améliorés (toute dissonance a ses limites), même si ce que montrent les adeptes à ce sujet est bien plus édulcoré que la réalité, mais plutôt qu’il avait un besoin désespéré de trouver quelque chose à se raccrocher, n’importe quoi vraiment pourvu qu’on lui jette une corde qui l’empêche de se noyer dans sa propre amertume.

Pseudonyme : Sieben.
Âge : 23 ans.
Pays : France.
Comment avez vous connu le forum, quelque chose de spécial à en dire ? : Votre admin est faible.